Duende

Publié le par Lionel Droitecour

... C'est mon « duende », ma fleur, ma subtile prison ...

... C'est mon « duende », ma fleur, ma subtile prison ...

Aux approches du soir je ferme l'écoutille,
Je ne veux démêler, dans les rumeurs du monde
Le bon grain de l'ivraie ni, parmi les mensonges,
Les demi vérités, le funeste présage.

Je ferme mon volet aux oiseaux de passage,
Et, ma porte forclose aux charrois de mes songes,
Dedans ma rime plate, en l'assonance ronde,
Je fais métier d'aimer ma simple banderille.

C'est mon « duende », ma fleur, ma subtile prison,
J'y rencogne ma voix à toréer, solaire,
L'improbable blessure où la passe m’emmène.

Et, dans l'humble sonnet que dessine ma peine,
Je fais le tour, blasé, de ma forme insulaire,
Vague présence, au loin, inerte à l'horizon.

mai 2016

 

Publié dans Sensation

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