Bellâtre
Il promène en ma vie sa terne silhouette,
Simulacre figé posant en ma lumière ;
Collègue sans apprêt qui ressasse, sans cesse,
À la virgule près, son rôle de bellâtre.
Je le vois ruminer, sans fin son vain théâtre,
Pantomime éculée, inepte et creuse messe,
Rituel sans autre objet que sa vaine chimère
Il est fait à mes yeux d’une opprobre complète.
Il disserte du temps, comme des grandes causes ;
Son discours a trouvé le mal : « l’immigration ! »
Laide, sa pensée molle au ciel est une offense.
Il entoure mes jours de sa poisseuse essence
Inculte, sans talent, sans imagination,
De son regard jaloux mesurant toutes choses.
mars 2006