En deçà des blessures
Mensonge est mon rempart, on m’a trop fait souffrir,
J’y vais cadenassé dans l’illusion trompeuse
Et, comme ce faraud en sa rive obsidienne,
Je toise vérité que je ne veux connaître.
Un jour je m’enfuirai aux iles du paraître,
Si quelque main se tend pour accrocher la mienne,
Renoncerai, peut-être à la frange piteuse
Où mon dépit s’évade en l’espoir de s’offrir.
Mais pour un temps je veux, ramassé en moi-même
Construire un en deçà de ma blessure blême
Et de ce paravent me faire une oriflamme.
Ce masque me permet de ravauder mon âme,
Ne me détrompez pas, car je sais mon néant !
Je me perdrai, sinon, dessous le ciel béant.
avril 2012