Idylle poétique
Le poète parfois enfile ses chaussettes
Et songe à quelque traite en se grattant le nez.
Puis de son antre il sort, remontant ses bretelles :
« J'ai trop bu hier au soir et la tête me sonne... »
Songe-t-il en rotant et pendant qu'il marmonne,
De son pas incertain arpentant les ruelles,
On dit de lui « il pense, ou compose un sonnet ! »
Le saluant bien bas en ses humeurs concrètes.
Ranimé par le vent, il vaque en son foyer
Râle puisque la soupe, baste ! refroidit,
S'amuse quelque temps d'un feuilleton verbeux,
Puis se retire enfin ; tâchant, une heure ou deux
D'extirper de son crâne une rime à crédit,
Sommant la muse enfuie du terme ou du loyer.
août 2008