Tour d’écrou
Je n’ai jamais su dire « j’aime »
Sinon qu’aux lignes d’un poème,
En cet échange d’absolu
Mon cœur demeure irrésolu.
Sans doute est source dans l’enfance
De cette étrange inappétence,
Et de ce doute existentiel,
Sombres nuées couvrant mon ciel.
J’avance un peu comme le crabe,
Avare comptant ses syllabes,
Toujours je suis cet étranger
Qui s’excuse de déranger.
Et quand la mort viendra me prendre
J’aurai l’impression de me rendre,
Enfin, au premier rendez-vous,
Avant le dernier tour d’écrou.
mai 2011