Grotesque
Rire de soi, rire même des pleurs arides
Mais rire en soi et garder les yeux vides ;
Puis par l’humour, tracer, comme des arabesques,
Devant l’azur borné d’imperceptibles fresques.
Funambule d’un songe encombré d’harmonie
Faire d’une illusion une polyphonie,
Pour brusquer le silence et mesurer son prix
D’un éclat passager aux sentes de l’esprit.
Dans le sel de l’instant enfreindre tout édit,
En provoquant le mal en son terrier maudit,
Moquer même la mort et sa pompe grotesque.
Au soir, enfin, verser sa panse gargantuesque
En ce néant vermeil qui avale nos jours,
Riant comme un dément, riant, riant toujours !
octobre 2015