À l’aube flétrie

Publié le par Lionel Droitecour

Marie Uchytilová,  (1924-1989), Mémorial aux enfants de Lidice, détail

Marie Uchytilová, (1924-1989), Mémorial aux enfants de Lidice, détail

L’enfant ne savait rien du mal qui l’oppressait.
S’il en savait la gêne, et la honte, et la peur,
Sa pauvre âme flétrie en ignorait les mots,
Mais non pas la douleur, poisseuse, envahissante.

La confusion en lui s’installait, grandissante,
Comme une épave folle, envahie par les flots,
Son corps dépossédé par un émoi trompeur,
Jachère, sous le ciel, qu’un faux amour blessait.

En d’abstraites noirceurs, d’ignoble déshérence,
Sa culpabilité sans cesse fourvoyée,
Détruisait son ego d’impures aversions.

Froissée du dol pervers des abjectes pulsions,
L’innocence avilie, par l’ombre dévoyée,
Sans secours, sans écho, souffrait dans le silence.

mars 2012

 

Publié dans Résilience

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