Évidence

Publié le par Lionel Droitecour

Constantin Brancusi, (1876-1957) Le baiser

Constantin Brancusi, (1876-1957) Le baiser

Lâche, lâche la bride, un instant téméraire,
À ton désir secret qui veille en ma chaumière
Près du feu qui se meurt et rougeoie mollement
Comme tièdes ardeurs dédiées au firmament.

 

Ma bouche à ton sein lourd apporte sa prébende
Et j'offre à ton amour tout ce que j’appréhende,
Recueilli en ta foi comme le pèlerin
Qui touche à ton image, émerveillé, serein.

 

Mon voyage est, ainsi, cent fois recommencé
La rade où je m’épanche en l’onde cadencée
D’une marée volage s’offre à nos excès.

 

Pour demeurer en toi aux marges de l’absence,
Je voudrais du sommeil retarder l’échéance
De la mort blême, aussi, l’effrayante évidence.

 

octobre 2006

 

Publié dans Amour

Commenter cet article