Évidence
Lâche, lâche la bride, un instant téméraire,
À ton désir secret qui veille en ma chaumière
Près du feu qui se meurt et rougeoie mollement
Comme tièdes ardeurs dédiées au firmament.
Ma bouche à ton sein lourd apporte sa prébende
Et j'offre à ton amour tout ce que j’appréhende,
Recueilli en ta foi comme le pèlerin
Qui touche à ton image, émerveillé, serein.
Mon voyage est, ainsi, cent fois recommencé
La rade où je m’épanche en l’onde cadencée
D’une marée volage s’offre à nos excès.
Pour demeurer en toi aux marges de l’absence,
Je voudrais du sommeil retarder l’échéance
De la mort blême, aussi, l’effrayante évidence.
octobre 2006