Cul de sac
Bas relief représentant la troisième des Parques, Atropos, coupant le fil de la vie (auteur inconnu)
J’arrive, je le sens, au bout de quelque chose,
Si ce n’est de l’année, peut-être de ma prose,
Et si ce n’est d’une ombre, encore inassouvie
En ce non-dit bavard, serait-ce de ma vie ?
Contre vents et marées, aux humbles périssoires,
J’ai souqué, obstiné, de rimes en grimoires,
Raboutant les moellons, faits à l’encre de chine,
Des murailles de mots qui courbent mon échine.
Eh quoi, vieil emmuré dans tes gloses factices,
Serais-tu donc forclos en ces ultimes lices,
As-tu reçu congé de ta muse, lassée ?
La vieille aveugle vient et sa lame, glacée,
Sous ma gorge s’étonne : ici, hâve, tracée,
Une marque de sang requiert ses artifices.
décembre 2011