Coryphée

Publié le par Lionel Droitecour

Le Coryphée (Catherine Schaub) dans LES ATRIDES

Le Coryphée (Catherine Schaub) dans LES ATRIDES

Les Eumenides d’Eschyle, trad. Helene Cixous, m.en sc. Ariane Mnouchkine,
avec l'aimable autorisation du Théâtre du Soleil, Cartoucherie 1992 ©Michèle Laurent

Il me semble, parfois, que j’ai l’âme si grande
Qu’elle touche aux confins des limites du ciel,
Où ce miroir, jaloux de nos pâles reflets,
Me voudrait maintenir en l’étreinte des nues.

Comme aux trames serrées des araignes chenues
Je me débat, ma voile gonflée des soufflets,
Des risées de l’éther, vers le sol matriciel,
Je rejoins aux limons ma cène outrée d'offrande.

Là me vient en écho la parole mortelle
Que je grave au linteau de ma piètre mémoire,
Ecrivaillon sans joie dans le soir qui s’ébroue.

Nostalgies de papier où mon cœur se dénoue,
Frise des jours enfuis aux frontons du grimoire
Qu'un coryphée dément, absurdement, ciselle.

mars 2010

 

Publié dans Art poétique

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