Armures du faire
... Les marchands sont sans âme en l’armure du faire / Qui trempent un carcan de béton et de fer ...
On se paye de mots dans le peuple de l’homme
Cachant la vérité par ce qui la dénomme
Et qu’on vide de sens à force de compter.
La machine à penser dit son verbe éhonté,
Fabriquant froidement un monde empli de flux
Où l’argent est un dieu et l’être superflu.
Les marchands sont sans âme en l’armure du faire
Qui trempent un carcan de béton et de fer,
Construisant ces prisons où demain se rassure.
En la foule qui bruit il est une cassure ;
Un lieu maudit et nu où prospère l’effroi
Qui dit sa vanité au seuil du tombeau froid.
Et la mort inavouée vient clore notre errance,
Imposture affolée, dans sa désespérance.
décembre 2007