De ce qui nous consume
... À lécher cette plaie, en sa tanière, au soir, / On s’en fait le lieu même où vient gésir l'espoir ...
Nul n’est inguérissable et, quelque grand qu’il soit
Le chagrin se délave en nos âmes cavées.
Oh, certes, on n’oublie rien, de strates en scories
Notre psyché s’encombre en son morne réduit.
Au chant de l’habitude un vain chœur nous conduit
En ces régions de soi toujours endolories :
Y vit une blessure et saigne, en nos travées
Ce qu’en sait notre chair ou ce qu’elle en conçoit.
À lécher cette plaie, en sa tanière, au soir,
On s’en fait le lieu même où vient gésir l'espoir,
De ce qui nous consume on s’éclaire parfois.
Et l’on avance encor, prudent, en cette foi
Qu’être, d'un vieux malheur, reflet en un miroir,
Fait de nous ce damné qui chante, quelquefois.
octobre 2011