Orphelin
Ce n’est pas un voleur, juste, il chaparde un brin,
Une jeune voilure, ainsi, cherche le grain ;
Son jardin d’Hespéride est celui du voisin,
Il y croque la pomme et goûte le raisin.
Il singe en sa chambrée la geste d’une idole,
Il sait son palmarès mieux qu’aux leçons, l’école
Où son esprit frivole, impatient, farandole,
Pareil en maints détour la nuée en corolle.
Il danse par les rues poursuivant un ballon
Incandescente crue, inondant le vallon,
Où scintille l’orée d’un petit grand garçon,
Rosée, pétale, fleur, bourgeon dessus l’arçon.
Mais il n’est point bavard, demeure solitaire.
Il regarde en silence et préfère la taire,
Cette ornière blessant, frêle, son âme fière,
Le petit orphelin, qui a perdu sa mère.
juillet 2006