Où le verbe s’invite
Je reviendrai tantôt vous faire un commentaire,
J’ai besoin de penser, je ne sais comment faire,
En l’acmé, quelquefois, le beau savoir m’échappe
Et je me sens piégé en une chausse trappe.
Il faut un peu de temps pour donner à la muse
Une respiration qui ne soit point confuse ;
Je ressens son retrait comme un lointain jusant,
En cet estran, toujours, où l’onde va fusant.
Je ne sais point encor ce qu’en sera ma rime,
Il est des effusions dont la rumeur s’arrime
En ce simple désir où la verve est un lieu.
Je serai en ces bords, en l’intime milieu,
Le scribe inconnaissant que la parole habite,
Vide, le réservoir où le verbe s’invite.
décembre 2012