Horizons perdus
Le jour ronfle et se plaint et perdure et se meut
Vague, comme mon cœur qui ne sait ce qu’il veut,
Si ce n’est que poursuivre en cette aube aux abois
Dans l’espérance vaine, un peu plus, chaque fois.
Oh, dégrisé, amer, parcourir ce destin
Qui nous mène, accablé, où l’idéal s’éteint,
Dans le soir et le deuil de l’ultime illusion
Tracée, sur notre seuil, comme une dérision.
Puis gésir un peu plus en la nocturne instance,
Encombré de ce rêve où vient, comme une stance,
Gémir un vieux printemps et puis enfin se taire.
Ne rien connaître enfin de ce pas solitaire
Qui foule notre rive et ne sait rien plus
Que cendres sur la route aux horizons perdus.
novembre 2008