Pareils à l’oxymore

Publié le par Lionel Droitecour

Premiers pas : juxtaposition d'une oeuvre de Millet, puis sa reprise par un Van Gogh admiratif

Premiers pas : juxtaposition d'une oeuvre de Millet, puis sa reprise par un Van Gogh admiratif

Un moteur passe au loin, gaiement un oiseau chante,
C’est l’été, le soir doux nous couvre à petit bruit
Et l’on sent, sur l’estran, des murmures des eaux
Comme un ressouvenir attendri des lointains.

Ainsi vont dans nos cœurs les rêves incertains,
Ainsi passent en nous de futiles ruisseaux,
Ainsi l’on cueille aux branches, la chair d’un beau fruit,
Ainsi par le menu, vivre, parfois, enchante.

Un rondeau de Mozart, une fugue de Bach
De Millet à Van Gogh, tendres, les premiers pas,
L’innocence éperdue au livre de Valmore ;

Nous sommes ici-bas pareils à l’oxymore
Ambivalente espèce où l’ombre est un repas,
Fugace, et le temps meurt en l’ultime regard.

août 2016

 

Publié dans Sensation

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A
Ton allusion à Marceline Desbordes-Valmore m'a fait découvrir que Julien Clerc a mis un de ses merveilleux poèmes en chanson : https://www.youtube.com/watch?v=vU0GfMQo-Zc <br /> <br /> L'original :<br /> <br /> Les séparés (N'écris pas...)<br /> <br /> N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.<br /> Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.<br /> J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,<br /> Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.<br /> N'écris pas !<br /> <br /> N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.<br /> Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !<br /> Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,<br /> C'est entendre le ciel sans y monter jamais.<br /> N'écris pas !<br /> <br /> N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;<br /> Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.<br /> Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.<br /> Une chère écriture est un portrait vivant.<br /> N'écris pas !<br /> <br /> N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :<br /> Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;<br /> Que je les vois brûler à travers ton sourire ;<br /> Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.<br /> N'écris pas !<br /> <br /> C'est ça, ton blog... des portes ouvertes sur la beauté et la découverte !
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A
Quel merveilleux poème, il suffit de fermer les yeux et on y est, "c’est l’été, le soir doux nous couvre à petit bruit" !<br /> Superbe illustration, aussi, avec cette juxtaposition de deux oeuvres, l'originale de Millet et la copie de Van Gogh, je ne connaissais pas...<br /> Que du très bon, merci !
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