Pareils à l’oxymore
Un moteur passe au loin, gaiement un oiseau chante,
C’est l’été, le soir doux nous couvre à petit bruit
Et l’on sent, sur l’estran, des murmures des eaux
Comme un ressouvenir attendri des lointains.
Ainsi vont dans nos cœurs les rêves incertains,
Ainsi passent en nous de futiles ruisseaux,
Ainsi l’on cueille aux branches, la chair d’un beau fruit,
Ainsi par le menu, vivre, parfois, enchante.
Un rondeau de Mozart, une fugue de Bach
De Millet à Van Gogh, tendres, les premiers pas,
L’innocence éperdue au livre de Valmore ;
Nous sommes ici-bas pareils à l’oxymore
Ambivalente espèce où l’ombre est un repas,
Fugace, et le temps meurt en l’ultime regard.
août 2016