Celphone

Publié le par Lionel Droitecour

... Et ce flot de verbiage abroge la personne ...

... Et ce flot de verbiage abroge la personne ...

Elle est seule, elle est gaie, parle pour elle-même,
Vaguant à petits pas sur le quai de la gare,
Au milieu des gens, comme au milieu de choses,
Elle n’est qu’un ego dans un désert de songes.

Elle parle tout haut dans sa boite à mensonges,
Truchement mécanique où déverse ses gloses,
Et son intimité, étalée, se dépare
Devant l’anonymat, dans une aurore blême.

Je ne sais qui elle est, ce qu’elle est, c’est étrange
Cet impudique orgasme avec un téléphone,
En représentation sur la scène du monde.

Ainsi sans passion, on est plus que faconde,
Et ce flot de verbiage abroge la personne
Qui n’est plus qu’aléa qui choque et qui dérange.

mars 2012

Publié dans Portrait

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