Pour les impécunieux
Il est en ma boutique un vrai capharnaüm
Un souk, un bric-à-brac et un sacré foutoir,
De mes noires idées le parfait dépotoir,
Un repoussoir sans nom où se perd mon barnum.
Branlant échafaudage de rimes douteuses,
Fatras amphigourique en vagues charabias,
De mon âme retorse le galimatias
Empli de maints poncifs et de phrases verbeuses.
Les pratiques s’enfuient de mes rayons poudreux
Nul chaland ne consulte en ces lieux nul volume,
Je solde mes émois en veules braderies.
« Oyez, oyez, passants, voici mes broderies,
Les dentelles de mots surannés que j’exhume,
Tirages épuisés pour les impécunieux ! »
août 2015