Corruption du cœur
Il n’est pas sur nos vies, de tendres équipages,
Chaque jour vient un peu travestir le réel,
Et l’on pousse, obstiné, le vague quotidien,
Rien de mieux ne venant, jamais, nous transcender.
Et l’on prend, en ce lieu d’impossible marées
La pose convenue en l’instant passager,
Travesti d’illusion dans la charte du temps,
Et présent pour la peine ainsi l’humble forçat.
Mais sait-on de sa vie ce qu’on perd chaque jour ?
Sait-on le corps marbré de cette indifférence,
Empois du vert mépris des médiocres instances
Qui fixent sur nos reins le bât qui asservit ?
Il faut aller, sans âme, enfler le bénéfice
D’un courtier sans honneur avide d’intérêts,
Boursicoteur ardent et vorace salaud
Qui appauvrit le monde au nom de son profit.
Ah, triste humanité sclérosée de jactance
Écrans illuminés d'un vide tentateur,
Consomption de l’intime et corruption du cœur
Mercenaires vendus à l’idéal malsain.
janvier 2016