Comptant mes pas
1.
Quand je me penche, amèrement,
Sur les jours enfuis du passé,
Il m’est un lieu dont le moment
Reste un bonheur souvent sassé.
C’était le temps de votre enfance,
Mes gamins, mes trois marmousets
J’en garde en moi pleine jouvence,
Monnaie d’or en tous mes goussets.
Vos ris, vos cris et vos culbutes,
Comiques, tendres réparties,
Chamailleries et vaines luttes ;
Ces heures douces et joyeuses
Hélas désormais sont parties,
Où vont nos mémoires heureuses.
2.
Il m’en reste le souvenir,
Vos frimousses sur du papiers,
Parcelles pour vous retenir,
Rimes aussi en mes cahiers.
En l’éclat de votre sourire,
Parfois le temps semble aboli,
Nous nous retrouvons par le dire,
Mon verbe en cela je polis.
Et je m’en vais, comptant mes pas,
Vers le seuil où fuit toute vie,
Où périclite mon compas.
C’est ainsi que le sort nous mène,
Là où le néant nous convie
Le corps lassé et l’âme en peine.
novembre 2015