Carnet à spirale
Un peu partout, toujours, le poète griffonne,
Il a de quoi écrire : un carnet à spirale,
Au bout des feuilles, coins, qu’il rature à la hâte,
Debout, le plus souvent, accoudé au hasard.
Voyez-le donc passer, le flou dans son regard,
Pâle, vague ou parfois, qui devient écarlate,
Emporté d’on ne sait quelque onde sidérale,
Navire en l’horizon perdu qui processionne.
Son errance s’émeut en un rebours lointain,
Immobile, serein, anonyme en la foule,
Comme un écueil battu aux plèbes des marées.
Et son âme festonne, aux aubes chamarrées,
La lumière parée du verbe qu'il refoule,
Bouche d’or enflammée, ivre d'un ciel sans tain.
octobre 2011