Sentes éternelles
Les filles sont jolies, vives comme une flamme
Et les garçons rieurs les poursuivent d’œillades :
C’est le printemps vainqueur du chœur adolescent,
Moqueur, dont les ardeurs saillent au jour naissant.
On se cherche, on s’évite, on s’appelle, on se fuit ;
Le timide, le fort, le doux et le hardi,
Chacun porte à sa bouche, en brèves incartades,
Cette fleur qui s’effleure et dont le corps s’enflamme.
Là, dans la brise tiède où s’enchante la vie,
Cette sente éternelle nous l’avons suivie
Jadis, en nos élans, pareils à ces gamins.
Nos âmes à mi-voix disent : « Tu te souviens ?
Ta taille que j’ai prise et notre joie commune ? »
Nos mains trouvent encore, au soir, cette fortune.
mai 2007