Humble charisme
« Faut bien battre les œufs, et puis tu mets le sucre,
Et tu fouettes bien vite ou la chose est ratée ;
N’oublie pas la levure, un parfum de vanille,
Ce sera bientôt prêt, fait préchauffer le four… »
Nous ne sommes en cuisine, mais, au petit jour,
Dans la rame embuée d’un train qui décanille,
Pressé, vers la journée, vers cette charretée,
D’un quotidien mort né, sans promesse et sans lucre.
Là, bavardes, deux sœurs, au champ de l’empirisme,
Echangent leurs clartés, et l’heure en est moins laide :
La vie, soudain, festonne en son aménité.
Ainsi parfois sourit la simple humanité,
Ainsi, souple, l’échine, sur la corde raide,
Danse sur l’infini en son humble charisme.
février 2015