Usurpateur
En ce corps avachi il est de l'assurance,
Il conquiert, en l'espace, une place importune,
Faraud, ce cuistre ardent, là, fort tranquillement,
S'épate dans la presse et toise le passant.
Nous l'avons rencontré, ce mentor agaçant,
Mille fois répliqué en notre empilement,
Miroir sans tain brandi face à notre lacune,
Regard sur notre manque, juge en notre errance.
Et l’on se sent traqué par ce regard fâcheux
Dans l’inconfort de soi brusquement débusqué,
Pareil à cette proie sous l’œil du prédateur.
N’a-t-il donc nulle faille cet usurpateur,
Ce vert contentement de cornard embusqué,
Cette conscience, enfin, écharde sous les cieux ?
juin 2015