Orphée aux abysses
L’eau est un autre monde, elle n’est que surface,
On ne sait rien jamais des vastes profondeurs,
Abyssales noirceurs hantées d’un monstre affreux
Où l’humaine pensée récuse ces horreurs.
L’homme sur ce miroir n’est qu’un écho sonore,
Dérisoire, un moment que tourmentent ces affres ;
Une agonie de mots dont la source s’ignore
En l’inconscient bavard retroussant notre face.
Orphée victorieux tout se perdra bientôt :
De l’obscurité monte un appel impérieux
Qui courbe notre ego aux marches du silence.
Il est mort à jamais le temps de l’innocence,
Vainement nos élans s’élèvent vers les cieux,
Quand la tourbe nous tient dessous un noir linteau.
novembre 2011