Farandoles
Vaquer de-ci, de-là, en avide noceur
Et porter notre ennui à l’écran rallumé ;
Bâiller, en ce festin qui sans cesse dégorge,
Touriste en un pays crucifié de misère ;
Se sentir à l’abri dans notre pied-à-terre
En niant ce relent, qui nous monte à la gorge,
Des fétides instances du monde, enfumé
Empuantit, glaiseux à nous lever le cœur ;
À distance, blasé, derrière un mur de verre,
S’acharner à saisir, et, tel un demeuré
Ignorer que le temps nous tient en sa resserre ;
Fardé, paraître, gueux, pareil à nos idoles
De soi-même le dieu, pratiquant et curé
Sur l’autel falsifié que sont nos farandoles.
mai 2007