Échos du silence
Parfois le bref éclat d’un poème surgit,
Souvent dans le matin, tout juste après la nuit,
Lorsque l’aube indistincte invente ses lisières
Sur le bord incertain des âmes en jachères.
Je le cueille en rêvant, comme un rayon de lune,
Comme un marcheur errant aux sables de la dune,
Effrayé de briser la magie de l’instant,
De diluer son éclat sur mon cœur inconstant.
Et le voici couché sur la vierge blancheur
De la page virtuelle où gisent, migrateurs,
Tous ces élans passés comme l’eau sur mes doigts.
Dès lors, évaporés, ils sont, de mes émois,
La trace dans l’azur, matière de l'absence
Où bruissent les échos de mon vaste silence.
décembre 2011