Alizés
S’il te faut revenir à quelque rythme ancien,
En cette longue absence où les mots n’étaient rien,
Où le silence épais des lentes habitudes
Marquait ton front charmant de longues hébétudes ;
Si tu veux en ce port retourner à l’aurore,
Comme un navire étreint que sa carène implore,
Qui tangue vers ce jour où sont les basses eaux
Pour alanguir sa proue aux risées des oiseaux ;
Si tu préfères, enfin, de la voile et du vent
Etre de ce qui claque et souffle en l’alizé,
Oriflamme portée par la vague en rêvant ;
Alors, malgré le deuil au rebours de la joie,
Voici, ultime orée où se trace ta voie
La promesse, en l’azur, de ton rêve brisé.
janvier 2011