Telle déconvenue

Publié le par Lionel Droitecour

... Or, voici sur l’estran une épave de plus, Réchappée des lointains du profond de l'abîme, ...

... Or, voici sur l’estran une épave de plus, Réchappée des lointains du profond de l'abîme, ...

J’ai fait ce sonnet double au moment du réveil,
Tout à l’heure, tantôt, l’âme encore ajourée ;
Quelle étrange vision, issue de mon sommeil,
Et quel triste discours d’une limbe ignorée.

Or, voici sur l’estran une épave de plus,
Réchappée des lointains du profond de l'abîme ;
Du naufrage fatal, où, jadis dévolu,
Je fus la nef drossée vers l’écueil maritime.

Qu’est ce donc ce débris, vague réminiscence,
Diserte, en nous, toujours et pourtant méconnue,
Qui hante le réel ainsi qu’un ectoplasme ?

Et ne suis-je jamais que cet amer fantasme,
En la rive, ici-bas, telle déconvenue
De cette aurore emplie d’une morne préscience ?

décembre 2012

Publié dans Marine

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