Spectre
Je ne suis pas heureux au milieu de la fête,
Dans le cercle brillant des amis qui plaisantent
Je m’écarte et me gêne et garde le silence,
Encombré de moi-même, à ignorer pourquoi.
Comme une flèche vive envolée du carquois
Le chagrin en mon âme inquiète s’élance
Y ravivant le fiel des peines qui me hantent.
Ainsi qu’un chien galeux, en toute joie surfaite,
Je vais tête baissée, dissimulant ma honte,
Un peu comme l’intrus des cénacles intimes,
Pitoyable convive, ignorant où se mettre.
J’erre, dans les abords, ainsi q’un pauvre spectre,
Cherchant à contre-jour, en bâtissant mes rimes,
La blême obscurité que ma verve décompte.
octobre 2005