Doxa

Publié le par Lionel Droitecour

... Voyez donc l’histrion encombré de lui-même ... Qui façonne en sa glaise son double, gémeau ...

... Voyez donc l’histrion encombré de lui-même ... Qui façonne en sa glaise son double, gémeau ...

Je suis ce que je dis et, dans l’arc improbable
Où mon verbe déploie le spectacle des mots,
Je suis ce bateleur de sa propre personne
Qui glose avec le vent où sa prose résonne.

Voyez donc l’histrion encombré de lui-même,
En son limon traçant la stance du poème,
Qui façonne en sa glaise son double, gémeau
Qu’il fait vivre dans l’air en être de vocable.

Je ne suis rien de plus, en la chair qui m’accable,
Que le battement d’une âme superposée,
Contrepoint d’une voix de sang, comme rosée.

Et, dans le sel bavard des marées d’équinoxe,
En cette onde égrenant ma parole sécable
Je meurs en chaque instant où naît ce paradoxe.

février 2012

Publié dans Art poétique

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