Non credo
Je ne crois plus en rien, la faucheuse est trop près.
Dans ses voiles de deuil, absurdement diaprés,
Elle ricane trop souvent à mon oreille
Pour qu’un vain candélabre y éclaire ma veille.
Allons, l’aube n’est sûre après le crépuscule,
Tes patenôtres sont un rêve ridicule :
Pense à graver, plutôt, la pierre du sanctuaire
Et prépare le drap dont on fera ton suaire.
Rien ne sert de prier ou de se mortifier,
Creuses sont homélies et l’on ne peut s'y fier
Qu’au prix d’un verbe mort ressassé par des gueux.
Moi, mes éternités sont un songe rugueux,
Qui ne console en rien des hommes et de leur fange
Et d’un enfant mort né se fait un mythe étrange.
février 2011