Concerto
Le violon violent viole l’air immobile
Qu’il griffe de sa plainte écrue, cantabile ;
À ses cotés l’alto aux cordes amoureuses,
Irrigue les accords des joutes harmonieuses.
La musique s’avance, en sa forme, impassible,
Elle abolit le temps à son rythme invincible ;
Impérieuse structure au contrepoint disert,
Sous le crin des archets qui pensent de concert.
Aux cuivres rutilants passe le contrechant ;
Et la ligne épurée du hautbois, âpre chant,
À la fugue s’épouse, inexorable voie.
L’orchestre est un grand corps massif, qui se déploie,
Bruyante architecture où vibre dans l’instant
L’éternité offerte au mortel inconstant.
septembre 2004