Pilate
Aux pieds des murs d’argent de notre métropole,
Mendiant sa triste vie, un tout petit enfant
Crasseux, dépenaillé, prostitué, battu
S’endort sur un trottoir en un lit de carton.
Nul ne vient le bercer, pour lui, pas de chanson,
La fée colle en sa main, marâtre sans vertu,
L’enfantine chimère qui pourtant le défend
D’un rêve inaccessible où son espoir l’immole.
Nous n’aurons même pas l’excuse d’ignorance,
Voyeurs amers et nus dans notre quotidien
Qui blinde nos regards aveuglés d’empathie.
Eternel Colisée de l’humaine apathie
Où Pilate s’offusque, en son rêve obsidien,
Puis se lave les yeux et parle d’innocence.
septembre 2008