L’âtre

Publié le par Lionel Droitecour

L’âtre

En Creuse bat mon cœur, par des chemins ombreux
Où j’ai laissé mon âme en friches, en jachères ;
Pour mieux m’y réchauffer, pensif, dans le couchant,
Je reviens à ce feu qui couve sous la braise.

Il n’est que de souffler au foyer qui m’apaise
Pour qu’y monte la flamme et s’élève le chant,
Doux murmure, des voix qui me furent si chères
Et savent ma jonchée de souvenirs nombreux.

Je ne suis jamais seul, tout peuplé lumière,
Devant l’âtre disert où j’ai mes abandons,
Cheminée de granit dont la flambée pérore.

Et là, sous le manteau qui vous contient encore,
Poli comme le temps, chauffé par ces brandons,
M'arrime à remembrance où fléchit la paupière.

août 2007

Publié dans Nostalgie

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