Argan
Depuis longtemps déjà il ne cesse de geindre
Et livre aux médecins chacun de ses organes ;
Il porte la minerve et boite en béquillant
Toujours en l’entre deux de quelque nouveau mal.
Il lit les dictionnaires, s’abonne au journal
Comme un homme de l’art et presque aussi savant,
Disciple d’Hippocrate, il débat des tisanes
Et ne se sent si bien que lorsqu’il se fait plaindre.
Il s’essouffle et pâlit tout comme un poitrinaire
Epouvanté des germes, de l’épidémie.
Les gouttes, les cachets et les inhalations ;
Les sirops, les pommades, les préparations,
Pilules qu’il avale ou, mieux, qu’il s’expédie
Sont à désespérer s’il ne meurt centenaire.
avril 2007