Au seuil de l’apparence
Prendre sans fin le monde à témoin de soi-même,
Hurlant en la rue vide un nom que nul n’entend,
Et de gestes pompeux parer sa parabole
En sondant les échos de quelque obscur beffroi.
Ainsi sommes rendus au parvis de l’effroi,
À quémander, toujours, obstinés, notre obole,
Obscurs, désemparés, inertes, nonobstant
L’angoisse sous nos pas qu’un chant de la mort sème.
Mais où sombre la trace amoindrie d’une voie,
Dans ces ondes toujours emportant nos appels
Vers des lointains sans but où fige notre image ?
Au jeu du faux semblant on tente d’être sage,
L’absence dans nos mains fait ses contes cruels,
Où l’apparence, en vain, nous porte et nous dévoie.
avril 2012