Spadassin
L’esprit tout aiguisé par une courte sieste,
Le poète saisit une plume, un crayon,
Une feuille qui traîne, un papier de rencontre
Et couche sa morale en ses pieds, paillasson !
Ah, la muse, viens-t-en que je te carambole
Et fi de tes pudeurs, farouche qui te montre
Avare de tes dons en bavarde frivole,
Verbeuse au pas léger qui quémande mon reste.
Nous batifolerons pourvu que tu te damnes
Et songe à l’aiguillon de nos amours profanes,
Priant le mirliton qui te perd en ta rime.
Aiguise la rapière à ce vain spadassin
Et, de ton bon vouloir, parachève son crime,
Qui plonge en ton sein pur son désir assassin.
septembre 2008