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Poèterie
Trouverez, à l’envie, des vers, grands et petits ... Les bris de mes soucis, les scies de mes ennuis ... Dans ma poèterie, Ouverte jour et nuit, Trouverez, à l’envie, Des vers, grands et petits. Et puis aussi les fruits De mon verbe recuit, Les bris de...
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Toujours mourant
... prisonniers dedans sa nasse, inertes, suivons le courant, immobile au deuil de l’espace ... Non, ce n’est pas le temps qui passe, C’est nous qui passons dans le temps, S’il nous embrasse, nous enlace, Ses sourires sont insultants. Et, prisonniers...
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En l’espace pluriel
Photo extraite du film « Johnny Mad Dog » réalisé en 2008 par Jean-Stephane Sauvaire La tache de sang rouge, brune est devenue, Qui donc saura, tantôt, que je suis mort ainsi ? Un monument de pierre où sera mon tombeau, L’oubli, plus sûrement qui disperse...
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Chloé
... Elle chante, elle danse, elle bruit et s’ébroue, devant un jour nouveau, rieuse qui s’en joue ... Chloé, jolie, sourit comme une fleur éclose, Au matin de sa vie, fillette au teint de rose, Bouclettes, cheveux blonds, la paupière en virgule Dessous...
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Plectre
Johann Heinrich Füssli (1741-1825), Le cauchemar, détail C’était dans la nuitée le moment des alarmes, Tel, en un songe creux qui nous tient en ses charmes, D’une lente bascule où l’inquiétude sourd, S’habille un cauchemar, défroque d’un cœur Lourd. Et...
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Chœur silencieux
Le kiosque à musique du parc des Contades, à Strasbourg Aux Contades, souvent, je me tiens en retrait, À contempler la vie passer devant mes yeux, Qui rêvent un poème où sont vos silhouettes. Dans le mitan du jour, s’inventent mille fêtes, La brise tendre...
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La danse Macabrée
Danse macabre en l'église St. Marie des Rochers, près de Beram en Istrie, Croatie Au dernier bal il faut aller L'âme transie et délabrée, C'est la chanson des osselets, Vive la danse Macabrée ! Tel qu'un jambon à l'étalage, Suant et gras, rose et dodu...
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Matériau
Francis Bacon (1909-1992), « Trois études pour un portrait d’Isabel Rawsthorne », 1965 Cette haine profonde et ce désir malsain Qui suinte de mon corps comme sueur mauvaise, Cette détestation que j’ai de ma personne, De ses tristes atours et de ses oripeaux...
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Aux ressources du voir
Maurits Cornelis Escher (1898-1972), Oeil VII Je suis dans chaque chose vue, Vague rumeur au doux printemps, En l’orée, la sente imprévue, La seconde au pas de l’instant. Je suis l’arche multicolore Dans l’onde où la nuée s’éprend, Le songe que nul ne...
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En l’infini du sens
Honoré Daumier (1808-1879), Le petit clerc, dit le « saute ruisseau » J’ai parlé sans détour au lieu de l’émotion, Le verbe m’est venu, les mots, comme de l’eau, De ma main ont coulé sur le clavier ductile Et l’écran s’est paré de ma verve futile. C’est...
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L’encrier
... Mais son âme s'éprend de la nouvelle aurore, qui force son destin et lui monte à la gorge ... Le poète n'a plus d'encrier pour écrire ; Il n'a plus de remède à sa passion subite, Sur la page, sa main se refuse à décrire L'holocauste arrogant de ses...
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Pluie d’or
Vincent van Gogh, (1853-1890), Le mûrier, détail Une pluie d’or, au loin, là-bas, sur les gazons ; Les arbres longuement versent, se défeuillant, Comme larme d’espoir aux saisons à venir Tapis tourbillonnant des prébendes d’automne. Mais il fait doux,...
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Estuaire
Alexandre Thiollet (1824-1895), « La Grande Moulière de Villerville » estuaire de la Seine Parfois, dans les étés, lorsque le soir décline , L’air, en tièdes parfums, nous porte son effluve Et vivre paraît simple. Immobiles, sereins, Une molle langueur...
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Héritage
Andrea della Robia (Florence 1435 - 1525), buste de jeune homme 1. L’enfance a un pays misérable et violent Peuplé d’impressions vagues, de grandes frayeurs, De sensations brutales, d’un profond silence À qui n’a pas de mots pour exprimer ses maux. On...
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En l'orbe solitaire
... Nous sommes sédiments, strates amoncelées, crevées d'avens profonds, de puits d'ombre, de trappes... Déverrouille ta bonde, oh, ma mémoire folle, Il est une avanie en ta course légère Et là, sur le papier, griffé d’encre sonore, Un murmure échappé...
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Port-Bou
Port-Bou, 1978, un souvenir en super 8 ... Je n’avais jamais vu la mer… Mon père en roi des chemins d’fer, Un jour qu’il allait sur Port-Bou, M’offrit, avec un soin jaloux, Une clandestine équipée Aux rives méditerranées. Et, ravi de la découverte, Penché...
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Ombres de pellicule
... Là, mes fidèles ombres sont de pellicule... Je dédie ce poème à mes vivants d’hier Qui ne sont désormais, qu’ossements sous la pierre, Demeure en moi parfum de toutes leurs musiques : Y résonnent leurs ris, comme des harmoniques. Mon père aimait Raimu,...
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Solstice immaculé
... Solstice immaculé d’une marée d’enfance ... Je balbutie le monde en mon chant solitaire, En chaque mot dormant que ma tristesse esseule, Devant l’ombre du jour, ermite du silence. Poète vagabond j’inscris en mon errance L’ambitus impuissant des rimes...
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Impossible désir
... Voici l’épiphanie des sinistres agapes ... La veulerie, pourtant, trouve à dire son fait, Nos écrans, nos revues, abondent le surfait, Le médiocre bruyant s’empanache, à grand bruit, D’un rideau de fumée qui semble son seul fruit. Et voici qu’il faut...
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Comme la feuille
... Au déversoir de Mélusine, aux replis des mortes forêts ... Cela ronronne en la carrée, Et moi itou dans ma routine, Jetée battue par la marée J’y fait ma ronde où je m’incline. Où sont mes rêves amarrés, Aux heures où sonnaient mâtines, Festons d’espoirs...
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Sentinelle dérisoire
... Il paraît sentinelle dérisoire et monte une garde oubliée au seuil d'un ciel éteint ... Il fut peint et repeint, puis peint et re-repeint L'ancien banc de jardin dont fond la vieille fonte, Vert de gris empesé de multiples coulures, Arcanes surannées...
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Vie voleuse
Jean Baptiste Pigalle (1714-1785), Mausolée du Maréchal de Saxe, détail Elle nous prendra tout, la vie, même la vie, Dépouillés et meurtris, délavés et vieillis, Nos âmes, nos amours, nos espoirs, nos amis, Notre chair et nos os, desséchés et noircis....
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Aux assassins
Henri Désiré Landru (1869-1922) Il est des morts-vivants qui se portent très bien, Du moins dans l’apparence, où ils donnent le change. Bavards et sûr d’eux-mêmes ou brillants causeurs, Ils jettent avec art beaucoup de poudre aux yeux. Un silence et,...
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Facondes
... Et cette logorrhée dont le dol nous inonde ... pour apporter le vide aux confins de la terre ... Inutiles ces mots échangés sans passion, Amas entremêlés de molle componction, De certitudes vagues, de poisseux ennui, Bavures dans le jour pour déguiser...
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Tant pis
Ingmar Bergman, (1918-2007), image extraite du film « Le Septième Sceau » C’est grisaille, dehors, à petits pas l’automne Nous mène vers décembre, à gel et à froidure. Tant pis. La chambre est close, un feu brûle dans l’âtre, Sur ma lisière encore, il...