En l'orbe solitaire

En l'orbe solitaire

... Nous sommes sédiments, strates amoncelées, crevées d'avens profonds, de puits d'ombre, de trappes... Déverrouille ta bonde, oh, ma mémoire folle, Il est une avanie en ta course légère Et là, sur le papier, griffé d’encre sonore, Un murmure échappé...

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Aux lices de l’amour

Aux lices de l’amour

Les tout-petits enfants ont le regard bien droit, Ils contemplent en vous, quand ils vous dévisagent, Un lien profond et vrai, il n’y a pas de triche, Et rien n’est pour du beurre où leur âme se pose. Ils sont l’entier serein dans la nouvelle prose, Le...

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Estuaire

Estuaire

Alexandre Thiollet (1824-1895), « La Grande Moulière de Villerville » estuaire de la Seine Parfois, dans les étés, lorsque le soir décline , L’air, en tièdes parfums, nous porte son effluve Et vivre paraît simple. Immobiles, sereins, Une molle langueur...

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Pluie d’or

Pluie d’or

Vincent van Gogh, (1853-1890), Le mûrier, détail Une pluie d’or, au loin, là-bas, sur les gazons ; Les arbres longuement versent, se défeuillant, Comme larme d’espoir aux saisons à venir Tapis tourbillonnant des prébendes d’automne. Mais il fait doux,...

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Cime hissée

Cime hissée

Orifice buccal de la sangsue « Tyrannobdella rex ». Brrr... En la cime morose où j’ose m’immiscer S’est mise la cimaise à l’aise en ce cimier. La miss ici misait sa mise immensément Aimant en ces ciments l’isthme en semant l’aimant. Dès lors en ces accords...

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L’encrier

L’encrier

... Mais son âme s'éprend de la nouvelle aurore, qui force son destin et lui monte à la gorge ... Le poète n'a plus d'encrier pour écrire ; Il n'a plus de remède à sa passion subite, Sur la page, sa main se refuse à décrire L'holocauste arrogant de ses...

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Pigeons

Pigeons

... Regarde-les, passant, boules pelotonnées Aux faîtes de la ville en festons migrateurs ... Les pigeons sur les toits s'assemblent, mollement, Doctes juges des jours perchés à ma fenêtre ; Roucoulant gravement, comme d’étranges pleurs, Leur refrain...

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Innocent

Innocent

Martien Coppens (1908-1986), garçon de Veldhoven, 1943 « Vas-tu bientôt cesser de rêver ! » Dit la mère.Les yeux vagues, l'enfant la regarde puis pense,Infiniment bercé par un vaste silence,À l’étoile, là-haut, dont il fait sa monture. Il sourit à nouveau...

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Citadelle de braise

Citadelle de braise

Gaston Charles Marquet (1848-?), Portrait d'une petite boudeuse L’enfance en nous demeure : un feu n’est pas éteint Lorsque la flamme vive a terminé sa danse. Sous la cendre attiédie une braise rougeoie Qui, d’un embrasement, cultive l’espérance. Alors,...

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Nœud gordien

Nœud gordien

Hélas, le nœud gordien ne saurait se défaire ! Il y faut, de l’épée, l’impatience et le fer ... Voici de ma musique l’onde symétrique Où je forge, rêveur, d’une pâle métrique, Le verbe qui m’étreint en ce linéament, Et m’ancre sur la terre, à l’encre,...

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Couperets d’ombres

Couperets d’ombres

... Au jardin qui s’étonne en de sombres clartés, solitaire, mon pas claque en la pierre roide ... Sous l’œil rond de la lune, en la nuit froide et pâle, Novembre va blanchir les taillis de l’allée ; Dense dans l’air gelé, la marche de granit Coupe une...

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Marchand d’illusions

Marchand d’illusions

Image du film « L'illusionniste » réalisé par Sylvain Chomet d'après un scenario original de Jacques Tati Un jour m'échapperai, peut-être, de l’aurore,Et je m’élancerai à nouveau vers la nue,Rejeton d’absolu évincé par les cieux,Parcelle, en l’infini,...

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Comtesse

Comtesse

Francisco Goya, (1748-1828), Les vieilles, détail (Que tal ? peut se traduire ainsi : comment va ?) La comtesse a ses résurgences : Ecrits pour l’écho des annonces. Entre la pub et les promos, S'emboitent ses vers en cadences. Ce sont clichés à contre-jour,...

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Pages grises

Pages grises

... Mais devant ces mots gris, tracés, ces boucles, déliés et pleins ... Ecrire me soulage, Un peu, Et m’apporte la joie. Mais juste sur l’instant. Le doute vient toujours, inexorablement Faire pâlir l’étoile sous le firmament. Et je reste transi, Souvent....

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Croisées du ciel

Croisées du ciel

... Parader dans l’oubli de ces tristes décors, projetant nos regards qui mouillent le réel ... Fuir devant soi, toujours, en espérant l’aurore Et duper cette cendre en de vagues fumées ; Panaches incertains exhalés de nos vies, Pour se fondre aux marées...

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Plantain

Plantain

... Amie du roc ardent, de l’ombre et de broussailles, on me dit camarade à toutes les racailles ... Je suis de ce plantain que l’on sait mal décrire, Follicule herbacée qu’on dit de mauvaise herbe, En vos jardins précieux apportant la déroute Et qui...

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Vol d’heure du mal

Vol d’heure du mal

... Pas de trou rouge au côté droit ! ... Cela suffit, muse, repos ! Tu me branle trop le cerveau : J’en ai assez de tes caveaux Requiescat ah, non troppo ! Des bouquets, des roses, des fleurs, De l’élégie, de la douceur, Je veux des tâches de rousseur...

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La gnôle de Marlanges

La gnôle de Marlanges

James Ensor (1860-1949), Les ivrognes, détail « Cambriolée, tu dis ? Ah, c’est à n’y pas croire ! Cette saloperie, faudrait être marteau ! Je n’ai pas oublié quand on m’en a fait boire : J’ai failli en crever, raide, sous le tonneau ! Tu me dirais, vois-tu...

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Fautes d’orthographe

Fautes d’orthographe

... Ma copie revenait, de rouge empanachée, ornée d’un chiffre rond, preuve de nullité ... Lorsque j’étais enfant j’avais une hantise… Collégien d’imposture, harcelé par le doute, Ainsi qu’un miséreux dans la classe tiédasse, Le jour de la dictée, toujours,...

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Les héros s’amarrent, Céline

Les héros s’amarrent, Céline

Homophonie approximative... Javelles, eussent catin, te râpent or tes nécroses, Méchant navet t’en prie d’un messin hure cause, Qu’Hélène troussée, raie, non plus le conte hennir. Laines ont tes clartés. L’Hérault songe en volées Dans l’évent, à l’amer,...

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