Les saltimbanques

Publié le par Lionel Droitecour

Fernand Pelez (1843-1913) Grimaces et misères ou les Saltimbanques

Fernand Pelez (1843-1913) Grimaces et misères ou les Saltimbanques

Inspiré de Fernand Pelez

Elle vient la décrue du soir mélancolique
Et mon verbe à sertir cette rumeur s’applique,
Orfèvre du néant, dans ma verroterie,
Je fais en balbutiant mon humble jonglerie.

Va pauvre baladin sous tes fiers oripeaux,
Jouer ta comédie sur tes aigres pipeaux ;
La misère, au repli de ton âme en goguette,
Crapaud rouge et vorace, en ta lucarne, guette.

Voici le pauvre orchestre aux cuivres exténués,
Rutilance de foire inerte et, dénués
De joie, bonimenteur, ton rire semble froid.

Ainsi dans le silence où parade l’effroi
Pelez a figé l’ange, enfance misérable,
Au sordide apparat d’un rêve pitoyable.

 juin 2012

 

Publié dans Portrait, Illustration

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