Néon
Le bavard, désormais, remplace le penseur,
L’humanité distraite vaque à son labeur
Et, partout oppressée, s’arrange du licol,
Du joug sur son échine à lui meurtrir le col.
Agrippé vainement aux machines à dire,
On écoute, frustré, sans jamais rien prédire,
Occupé à conduire, enfin, vers son écueil,
Une vie qui ressemble, à s’y méprendre, au deuil.
Car, aveugle du terme, on bâti sa prison,
À n’être que de soi, en l’unique horizon,
Le but ultime pour ignorer les tombeaux.
Et, défroque toujours encombrée d’oripeaux,
On joint sa vaine extase en la foule électrique,
Néon de pacotille éclairant sa supplique.
octobre 2012