Mélodieuse acmé
Dans le ciel délavé, précoce, un clair printemps
Sourit sur nos travaux. L’on hâte lentement,
Vêtu d’hiver, encor, la presse du jour morne
Où le quotidien vaque et nie toute paresse.
Pourtant l’on voudrait bien, dans l’air qui nous caresse,
Avidement saisir l’onde où le plaisir corne,
Jouer, en ces pipeaux, de son propre instrument
Pour goûter ce concert en oubliant le temps.
Mais la trotteuse accourt et nous prend par la main,
Allons, il faut courir et fuir le doux moment,
Nécessité nous tient sous son austère loi.
Il restera au cœur un délicieux émoi,
Le mystérieux appel d’un prochain engouement,
Mélodieuse acmé d’une aube hors du commun.
mars 2015