Inhumaine sentence
Ainsi tu me trahis, mon corps, vieux compagnon,
Tu faillis désormais à porter ma pauvre âme ;
Pareil au prisonnier au sein du noir donjon
Je ne suis plus qu’un cri que la douleur proclame.
Et je hante la nuit de mon dol misérable,
Carillon du malheur au beffroi de l’ennui ;
Je fredonne céans, oh, deuil inexorable
Un amer requiem en la mortelle nuit.
Je ne sais plus écrire, et la lente battue
De mon cœur amoindri qui frissonne sa peine,
Ressasse sans arrêt cet arrêt qui me tue.
S’il me reste un espoir je le saurai demain,
Une machine froide en sa rigueur lointaine
Dira cette sentence par la voix d’un humain.
août 2016