Au pays des mortes années
Un souvenirs va, remontant,
Comme, aux rameaux qui semblent morts
Un œil rouge soudain surprend,
Liane bientôt, branche venant.
Et voici le ressouvenant,
Qui s’encorbelle et puis reprend
D’une trame au fil du remords
L’estampe qui va le contant.
Mémoires sont étranges lieux,
Obscure la sente précieuse,
Où derrière une chose sûre
L’oubli fait sa trappe hardiment.
Et dans ce piège constamment,
Nous confrontons vieille blessure
Avec une vrille spécieuse
À l’œuvre au chemin de nos yeux.
Et puis, quand même c’est un rêve
On en fait palais de nuées,
De nos enfances, privilèges
Au pays des mortes années.
Et de nos veilles surannées,
Radotant nos anciennes neiges
Désormais songes, dénuées
Nos âmes font une autre grève.
mai 2012