Cannibales
La chair tendre d’un arbre écoulée dans ma bouche
En croquantes issues ; pommes sures, noisettes,
Brisures, craquements, cerneaux, noix et noyaux :
Offrandes de la vie que parcourt la semence.
Et ce flot continu aux veines du silence,
Mélange d’intellect, viscères et boyaux,
Cheminement obscur des pensées en disettes ;
Puis cette faim de soi, en notre âme farouche,
Qui lance vers la nue un désir aux abois.
L’adultère inhumain abouche la nature
Et dévore ce lieu en gestes cannibales ;
Il poursuit sa conquête et ses guerres tribales,
Souillant l’aurore offerte, il en fait une ordure
Pour des peuples vaincus par ses barbares lois.
novembre 2007