Sans hâte et sans désir

Publié le par Lionel Droitecour

Edward Munsch, (1863-1944), Auto portrait devant un ciel bleu, 1908, détail

Edward Munsch, (1863-1944), Auto portrait devant un ciel bleu, 1908, détail

Tu voudrais espérer quand tout montre l’automne
Qu’au lieu de la déroute sombre et tourbillonne
L’œuvre de tes reins ? Lorsque l’hiver approche,
Au brutal apparat des souches, de la roche,

En ce désert blessé ? Ton masque de douleur,
Fardé de noirs dépôts, dépourvu de couleur,
Ton idéal brisé, qui n’a plus nulle sente
En cet amer pavois levé dans la tourmente

Quel en est le propos ? Il n’est de controverse,
Ton avenir n’est plus qu’un foudre mis en perce
Et tout ce vin gâché un rite à notre ivresse.

Et dans l’ombre du cri tu geins en cette presse,
Où la camarde vient, sans hâte et sans désir,
Appareillée au marbre où il faudra gésir.

juin 2016

Publié dans La camarde

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