Hooligan
Il parle comme on bave en fourbissant l’horreur,
Dans sa bouche le fort est être supérieur ;
Il aime les drapeaux et salut l’oriflamme
En défilant, hargneux sous son crâne de peau.
De la haine primale il fouille le copeau,
Meulant son idéal comme on trempe une lame,
À d’autres la pensée, il préfère un couteau
Revêtu d’une guerre il s’en fait le fléau.
Grimaçant il s’enivre et se fabrique un rôle
Mécanique impuissante aux désirs de taureaux ;
Avili dans sa vie d’invective et d’injure.
Et fier comme un torrent de sa triste culture
Ne sachant rien construire en la mort il s’enrôle,
Cataracte sans but en ses sanglants verseaux.
mars 2008