Sur l’aile d’un ange

Publié le par Lionel Droitecour

Pilier des anges de la cathédrale de Strasbourg

Pilier des anges de la cathédrale de Strasbourg

1.
S’entassent les calendriers,
Agendas ou éphémérides
Les souvenirs en nos cahiers
Ou bien dans le creux de nos rides ;

Tout cela ce n’est pas le temps.
Il ne tient pas dans notre assiette
Imperturbable chœur d’instants
Mais tue qui demande son reste.

Il nous mène, il est sûr de lui,
Où l’on traîne il faudrait courir,
Où l’on se hâte il retient l’huis.

Le temps nous marque à contretemps,
Ignare au moment de mourir
Il faudra le suivre en pestant.

2.
C’est ainsi, demeure, mystère
Absurde aux basques des vivants,
Tu es fruit de notre adultère
Avec le monde, à tous les vents ;

Hampe bruissant dans le soir vague,
Cadence du pas de l’horloge,
Marée au rythme de la vague,
Sable où l’estran, même, déroge.

Tu n’es qu’un puits, tu n’es qu’un songe,
Tu nous échappes, tu nous fuis,
Tu nous relies à ton mensonge.

Inerte, sur l’aile d’un ange,
Lorsque tu nous quittes, sans bruit,
Tu emportes notre âme.
Étrange…

Lionel, 2 mai 2016

Publié dans Le temps

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