Bonbecs
Pour un centime – en francs - et c’était pas grand-chose
On avait des bonbecs ; de ces caramels mous
Qu’il fallait deux minutes, ou peut-être bien trois
Pour déballer, ma foi, croqués en vingt secondes…
Ah, quatre sous en poche et c’est le nouveau monde !
On hésite longtemps et puis, presque à mi-voix :
« Madame, s’il vous plait… » Lorgnant d’un œil jaloux
Les enfants de bourgeois, proprets et gras et roses ;
Qui sortent, ces richards, des pièces de un franc
En puisant, les salauds, face à notre œil gourmand
Les mains dans le bocal en riant de plaisir.
Je n’avais pas lu Marx mais me sentais frémir,
Le sel de la révolte à ma lèvre indignée,
En suçant l’injustice au goût acidulé.
Lionel, 10 octobre 2007